AYAKO, L'ENFANT DE LA NUIT T.1 (KUBU KURIN)

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L’une des œuvres les plus emblématiques d’Osamu Tezuka revisitée par un auteur contemporain. Collection Seinen.

 

Résumé :

Transposée dans des temps plus modernes, la terrible histoire d'Ayako résonne toujours de manière aussi cruelle ! Une version remaniée avec brio par Kubu Kurin qui explore l'identité des personnages, insuffle une charge érotique sans précédent au récit et prolonge ainsi le tragique mythe de l'enfant illégitime…

L’avis d’Anaïs :

Jin est l’homme de main d’un dénommé Kinjô. Celui-ci lui demande de retourner dans sa ville natale pour un job assez simple et rapide. En arrivant sur place, il en profite pour retourner voir sa famille qu’il a laissé tomber sept ans auparavant pour ses études. Seulement, il apprend qu’il a une nouvelle petite sœur, née quelque temps après son départ : Ayako. Et à sa grande surprise, elle n’est pas la fille de sa mère mais… de son père et de sa belle-sœur, la femme de son frère aîné ! Malheureusement, ce n’est pas la première fois que ça arrive dans sa famille : en effet, Ryôko est elle aussi la fille du père de Jin, mais comparé à Ayako, elle n’est pas considérée comme étant une membre de la famille à part entière. Alors que Jin découvre tout de ses propres yeux en voyant son père et sa belle-sœur ensemble dans le grenier, c’est Ryôko qui la sort d’un mauvais pétrin. Et les problèmes ne font que commencer : le frère aîné de Jin se défoule régulièrement sur Ayako par simple haine. Jin réalise qu’il faut qu’il parte de cet endroit rapidement, mais en tenant la promesse qu’il a faite à Ryôko : partir ensemble…


Cette histoire est passionnante, bien qu’elle soit très sombre ! Elle est basée sur l’œuvre d’Osamu Tezuka (que je n’ai pas encore eu le temps de lire), et je dois dire qu’elle est vraiment bien ! Nous pouvons voir quelques différences entre cette version et la version originale. Les dessins sont bien plus fins, les personnages (surtout féminins) sont joliment travaillés. L’époque change également, puisqu’elle est transposée dans les temps modernes. Je pense que lire cette version doit être très intéressant pour les personnes connaissant déjà la version originale. Pour l’histoire en elle-même, je pense qu’il ne faut pas la laisser à n’importe qui non plus (d’où le Seinen de la série). En effet, certains passages sont très explicites tout de même, aussi bien pour les relations sexuelles que la violence faite aux deux jeunes filles. De plus, c’est très poussé dans la réflexion : on peut trouver, dans ce tome en tout cas, beaucoup de sujets politiques. Mais elle est quand même vraiment géniale ! Ensuite, pour les dessins, je n’ai rien à dire ! Le côté réaliste est vraiment super bien fait et les expressions sont faciles à comprendre et à s’imaginer. J’ai hâte de lire la suite de cette série et voir la petite Ayako grandir, ainsi que découvrir ce qui va se passer pour chaque personnage ! Au prochain tome !!!

L’avis de Soaz :

Kubu Kurin revisite l’œuvre d’Osamu Tezuka en la transposant dans des temps plus modernes (il y a quatorze ans exactement). Les problématiques d’après-guerre ne sont donc plus d’actualité, et l’histoire se focalise sur la déchéance de la puissante famille Tengé dont les terres s’amenuisent de génération en génération, et dont à peu près tous les membres sont mêlés de près ou de loin à des secrets et des arrangements sordides. Et le tout est fait avec des dessins très sensuels, à la limite érotiques dans certaines scènes.

Le changement est donc radical d’une version à l’autre. On n’a presque plus l’impression de lire la même histoire, et c’est tant mieux ! Il s’agit d’une réécriture, et relire une copie du chef-d’œuvre d’Osamu Tezuka en modifiant uniquement les dessins n’aurait eu aucun intérêt. J’ai trouvé les illustrations magnifiques (les personnages féminins et les décors notamment sont superbes) mais il est dommage qu’elles tendent vers l’érotisme car cela n’apporte rien. Quant à l’intrigue, la noirceur qui en ressort est totalement différente de celle de l’œuvre de Tezuka. Ici, je trouve que c’est la noirceur de l’âme humaine qui ressort à son état brut, là où le contexte historique pouvait faire réfléchir sur les agissements de chacun chez Tezuka.

J’ai beaucoup aimé ce premier tome. Je l’ai lu sans me rattacher à l’œuvre originale, car on s’en éloigne totalement (d’ailleurs les personnages n’ont pas les mêmes noms ni les mêmes caractères pour la plupart). Et à part ce petit souci de scènes érotiques, le plaisir de lecture était au rendez-vous.

Ayako d’Osamu Tezuka :

 

Infos :

Titre : Ayako, L’enfant de la nuit T.1
Auteur : Kubu Kurin
D’après l’oeuvre d’Osamu Tezuka
Editeur : Delcourt / Tonkam
Collection : Seinen
Format : 128 x 182
Nb de pages : 176
Parution : 10 février 2021
Prix : 9,35