RIEN NE NOUS SURVIVRA, LE PIRE EST AVENIR (MAÏA MAZAURETTE)

  • Imprimer



 

 

Rien ne nous survivra, des éditions Mnémos, est une version entièrement remaniée et réécrite de Le Pire est avenir, paru aux éditions Jacques-Marie Laffont en juin 2004.



Résumé :

Après des siècles de conseils parentaux, d’absurdités éducatives et d’enfermements pédagogiques, les jeunes veulent désormais décider seuls de leur avenir et faire la peau aux vieux. Les vieux, ils ont plus de vingt-cinq ans. Avec leur peau flasque et leurs poncifs lénifiants, ils ne méritent que de crever.

Paris est ravagée par la guerre, ses monuments souillés par des adolescents vivant au milieu des ordures et des gravats. Il reste 109 jours pour faire cesser cette guerre civile, 109 jours où les jeunes vont s’organiser lentement en une société hiérarchisée, où l’on suit deux snipers, Silence et l’Immortel, héros de cette époque d’anarchie.

Mon avis :

Rien ne nous survivra ne plaira pas à tout le monde, ça c’est le moins que l’on puisse dire.  Sur fond de guerre civile entre les jeunes et les vieux, on suit le parcours de deux jeunes snipers, Silence et l’Immortel. Aux travers de leurs yeux, on va découvrir un Paris complètement dévasté, où l’anarchie règne. Chaque camp tire à vue dès qu’il voit un membre du camp adverse. Les trafics en tout genre sont le seul moyen de survie. Et par-dessus le marché, tout le monde sait dans combien de temps cela va finir, quand tout cela va prendre fin, dans 109 jours, lorsque les forces armées européennes viendront faire le ménage.

La tension qui règne au cours des pages est énorme. Outre la guerre entre les jeunes et les vieux, il y a également la rivalité entre Silence et l’Immortel qui fait avancer le scénario. Et le décompte fatidique est assez morbide. C’est d’ailleurs un peu l’impression que laisse le roman : morbide, malsain, poignant, et d’une mauvaise foi assez exceptionnelle. Les tracts de propagande que l’on découvre insérés entre les chapitres sur Silence et l’Immortel en sont d’ailleurs la preuve. Avec ces passages, on découvre petit à petit comment la guerre entre les générations s’est déployée à ce point. Ce sont presque ces tracts qui m’ont le plus plu dans ce roman. Piquants à souhait, de mauvaise foi, ce sont presque eux qui font la trame de fond.

Rien ne nous survivra évoque les problèmes entre générations, en nous faisant poser la question de la cause de ces problèmes : est-ce que ce sont les jeunes ou les vieux qui ont commencé ? Dommage que dans ce roman, nous ne voyions que le côté des jeunes. Tout tourne autour de Silence et de l’Immortel. Il aurait été intéressant je pense de suivre un jeune et un vieux. Cela aurait donné beaucoup plus de poids à l’histoire que j’ai trouvé un peu trop linéaire. Et qu’en est-il de la classe d’âge entre les deux ? Lorsqu’on nous parle des vieux, alors qu’ils sont censés représenter les plus de 25 ans, on ne nous montre que des seniors.

Rien ne nous survivra vise un public assez restreint. Les curieux, ou les amateurs de conflits intergénérationnels qui finissent en guerre civile y trouveront peut-être leur compte. Pour ma part, je n’adhère pas du tout. Ce livre coup de poing a ses côtés intéressants mais je trouve que le scénario manque d’un petit quelque chose qui a fait que je n’ai pas accroché du tout. Peut-être est-ce cette violence gratuite qui m’a un peu trop rebuté…

Infos :

Titre : Rien ne nous survivra, Le pire est avenir
Auteur : Maïa Mazaurette
Editeur : Mnémos
Nb de pages : 269
Parution : 27 août 2009
Prix : 20€